vendredi 22 juin 2012

Le Club des Incorrigibles Optimistes, Jean Michel Guenassia

Pourquoi ce livre ? 
La couverture qui m'a plu, de suite... une photographie noir et blanc, d'une autre époque. Un couple qui s'embrasse à la terrasse d'un café, lieu de rencontre, de convivialité, comme le laisse supposer également le titre et ce mot, club.
Le titre ensuite Le Club des Incorrigibles Optimistes... plein de promesses. Assez énigmatique, en somme.
Je n'ai rien lu de la quatrième de couv', rien lu sur ce qui se disait de ce livre... une plongée dans l'inconnu donc : je ne savais pas, mais alors pas du tout à quoi m'attendre...
Je n'allais pas être déçue...

Ce que ça raconte : 
L'histoire commence en 1980, la mort de J. P. Sartre... Michel, le narrateur rencontre un ancien ami, il prend des nouvelles "des autres", ils parlent "d'avant". Un livre qui parle d'amitié donc et de littérature.. Oui mais pas que. Très vite, nous repartons en arrière et suivons l’adolescence de Michel, jeune parisien, passionné de littérature, de photographie et de baby. Pour jouer au baby, il se rend au Balto, petit troquet parisien où, en poussant une porte, il va rencontrer Vladimir, Leonid, Pavel et les autres... des resortissants russes, pour la plupart qui, ensemble on créé le Club. Au fil des ans, Michel nous fait part des rencontres qui ont marqué sa vie et nous compte l'histoire de chacun de ses amis du club. Le club où il prend petit à petit ses habitudes, où il se met à jouer aux echecs, où il rencontre Sartre et Kessel. Mais le roman de Guenassia, c'est aussi l'après guerre en Russie, la période post-révolution, les idéaux communistes; la guerre d'Algérie et la période post-colonialiste... Bref, l'histoire se mèle à l'Histoire.
Je n'irai pas plus loin, laissant aux potentiel futurs lecteurs le plaisir de découvrir, comme je l'ai fait, ce magnifique roman...

Ce que j'en ai pensé : 
Parce que oui, j'ai beaucoup aimé ce roman... Et il vaut mieux... 729 pages tout de même. Mais on ne se lasse pas, pas une minute. Outre le fait que l'on apprend finalemen beaucoup de choses sur les périodes concernées, sur l'Histoire, on prend beaucoup de plaisir à suivre les déboirs de Michel, suivre ses rencontres, au club, à la cinémathèque, au jardin du Luxembourg, ses histoires de familles, ses bonheurs, ses malheurs...
Le roman est construits autour de non-dits qui s'éclairent à la fin du roman et donne à l'ensemble une belle cohésion. J'ai passé un long moment à repensé à tous les indices, à tout ces liens que l'on pouvait tisser entre Michel et ses amis du club. Le tout est très bien pensé, très bien construit et surtout très agréable à lire...
Un coup de coeur donc... Pas étonnant qu'il ait reçu de nombreux prix (prix Goncourt des lycéens, prix des lecteurs de Notre Temps...

Parce qu'un, des extraits valent mieux que mille louanges, quelques morceaux choisis : 
Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal. Je n'ai pas envie de serrer la main d'Hergé mais j'aime Tintin. p.52

Un homme mal rasé avec un imperméable élimé et taché a disparu derrière la tenture. Que faisait-il dans cette tenue en cette saison ? Il n'avait pas plu depuis des semaines. Mû par ma curiosité, J'ai écarté le rideau. Une main malhabile avait écrit sur la porte : "Club des Incorrigibles Optimistes". p.87

Les enfants ne connaissent pas la vie de leurs parents. Quand ils sont jeunes, il n'y pensent pas car le monde a commencé avec eux. Leurs parents n'ont pas d'histoire et ont la mauvaise habitude de ne parler aux enfants que de l'avenir, jamais du passé. C'est une grave erreur. Quand ils ne le font pas, il reste toujours comme un trou béant. p.172

Il y a dans la lecture quelque chose qui relève de l'irrationnel. Avant d'avoir lu, on devine tout de suite si on va aimer ou pas. On hume, on flaire le livre, on se demande si ça vaut la peine de passer du temps en sa compagnie. C'est l'alchimie invisible des signes tracés sur une feuille qui s'impriment dans ntre cerveau. Un livre, c'est un être vivant. Les gens, rien qu'à les voir, vous savez à l'vance si vous serez leur ami. p.332

5 commentaires:

  1. J'avais adoré ce roman, prix Goncourt des Lycéens. Chaque année c'est le Goncourt décerné par les lycéens qui me convainc le plus

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  2. Oui, une très belle decouverte en tout cas... presque déçue de l'avoir terminé...

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  3. Ce livre a l'air vraiment pas mal. Mais il ne faut pas que je le commence avant les vacances, je n'aime pas être trop longue à lire un livre (j'ai peur d'oublier des choses) et avec 729 pages ...
    Je le note ! Merci.

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  4. Ah oui, ce livre est toujours en tête de gondole des librairies, mais je ne l'ai pas lu ! Ton avis donne envie !

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  5. Voilà un billet qui donne très envie pour un livre qui traine dans ma PAL depuis une éternité !

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